• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
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Nous quittons Darwin par une piste cyclable bien commode qui permet d’éviter la Stuart highway (l’axe nord sud de l’Australie), bien chargée en véhicules près de la ville. Sur cette piste cyclable, nous rencontrons quelques aborigènes (à pied ou affalés par terre) et bourrés de bon matin, (l’alcool est un véritable fléau pour eux). « Hello friend, make love with you, give me your motobike ! » « On en reparlera quand t’auras décuité un peu mon ami ».

A l’époque de la découverte de l’or dans ces contrées par les anglais, les nouveaux arrivants mettent les anciens proprios dans des réserves. On leur file évidemment les terres qui ne sont pas fertiles, les déserts et le bush, et les endroits où y a pas d’or (ce n’est qu’en 1992 que les Aborigènes ont été reconnus comme propriétaires historique des terres). 

Un genre d’apartheid, puis on leur file du fric pour avoir bonne conscience, et du coup, ils ne sont pas du tout intégrés et picolent (bon, l’histoire est raccourcie, mais c’est à peu près ça !). Au final comme aux Etats Unis avec les indiens.

Bien plus loin, alors qu’on sort du supermarché où nous complétons nos provisions, un cycliste s’approche de nous, Kingsley, nous donne son adresse et nous propose un hébergement pour quand nous repasserons par-là, et comme on repassera forcément par là pour aller dans le prochain parc, vous entendrez peut-être parler de Kingsley plus tard.

Nous nous souviendrons du camping de Noonamah ! Nous dormons tente ouverte à cause de la chaleur. Ce matin, on se lève avec une envie de tuer. A 4 heures, branlebas de combat : une douche froide, courte mais froide, puis une autre, encore une autre, une douche froide nous arrive toutes les 10 secondes. C’est quoi ce bordel ? Le système d’irrigation déconne, et au lieu d’arroser les plantations, il arrose notre tente. Nous déménageons vite, mais le mal est fait, et notre départ sera quelque peu retardé pour séchage des affaires. Du coup, l’étape prévue est raccourcie et on se paie le luxe de dormir dans le top des camping (Tumbling water), un must, de grands arbres, musique, bar, wifi, et avec un système d’irrigation bien conçu !

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Nous avons choisi d’entrer dans le parc par la route du nord, qui n’est pas goudronnée sur une partie. En choisissant les parties dures, ça ne roule pas trop mal, même s’il y a parfois un peu de sable, rien à voir avec les pistes de Guinée ou du lac Turkana ! Du coup, nous arrivons assez tôt au camping de Wangi falls pour profiter de la beauté des chutes et de la baignade.

Le parc de Litchfied est renommé pour ses nombreux cours d’eau et cascades. Pendant la saison des pluies, les creek (rivières) débordent et tout est inondé.

Ici on pratique le brulis. Ce sont des incendies contrôlés pour permettre à l’herbe de se régénérer, les gros arbres résistent et la plupart des animaux aussi, parait-il… Les parcelles brûlées alternent avec les parcelles vertes, du coup, le paysage est assez varié. En roulant, nous apercevons quelques animaux, notamment beaucoup d’oiseaux, un sanglier et ses petits et un kangourou bondissant. Le relief est assez doux, nonobstant quelques montées un peu casse pattes surtout quand il faut les grimper en pleine chaleur. Nous avouons avoir mis pied à terre à plusieurs reprises.

Les cascades se succèdent, plus ou moins spectaculaires, mais toutes très appréciées pour le bain. Celles qui sont près de la route sont assez fréquentées (Wangi falls, Buley Rockholes, Florence falls), mais dès qu’il faut marcher plus de 10 minutes, vous serez seuls sur les sentiers et dans l’eau…Les campings sont fréquents et agréables, quoi de mieux pour passer quelques belles journées.

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Wangi falls, la plus célèbre, avez vous vu le petit bonhomme, en bas ?

 Les termitières géantes sont aussi une curiosité notable du nord de l'Australie. Elles peuvent atteindre jusqu'à 5 mètres de haut. Certaines ressemblent à celles d’Afrique, de couleur brune et ravinées.

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D’autres ont des faces plates et le sommet dentelé. Ses occupants, les termites boussoles ou termites magnétiques, semblent sensibles au champ magnétique car toutes ces termitières ont la même orientation.

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Le Litchfield National Park garde encore, enfouie sous la jungle, les traces de ces 120 années d’exploitation minière. Nous passons à Rum Jungle. Cet endroit tient son nom d’une histoire devenue célèbre dans la région. Par le passé, un groupe de charretiers transportant du rhum vers la mine avoisinante se serait embourbé sur les rives d’une petite rivière grouillant de crocodiles affamés. Libérant les buffles afin que ceux-ci ne se fassent pas immédiatement dévorer, ils restèrent perchés sur leur charrette en attendant les secours. Pour supporter la torture psychologique de l’immobilisation et de l’incertitude, ils durent écluser en moins d’une semaine l’ensemble des rations en rhum prévues pour une exploitation minière d’une petite centaine de personnes. La légende veut que les chants glorieux résultant de cette épique beuverie permirent aux secours de retrouver leur trace.

Et nous arrivons à la "ville" de 800 âmes, Batchelor. En visitant son musée nous apprenons que si aujourd’hui la colonisation de cette terre remarquable est principalement touristique, c’est en ces lieux qu’a démarré la colonisation de l’intérieur des terres du nord australien. Jusque-là cantonnés aux embouchures de rivières, les premiers européens ne se sont aventurés si loin à l’intérieur des terres que pour une bonne raison : la richesse naturelle du sol. Les mines d’étain aujourd’hui abandonnées sont donc à l’origine des premiers campements sommaires établis dès 1865. Dès lors, différentes exploitations verront le jour pour extraire le cuivre et même l’uranium jusqu’à la classification du site en zone naturelle en 1985. Maintenant, Batchelor a retrouvé son calme, c’est une bourgade paisible dont on fait vite le tour. A voir plusieurs maisons entourées de clôtures avec système de sécurité par camera, on se demande s'il n'y règne pas une sorte de paranoia, vous constaterez par vous même à la vue des photos du centre ville (et la folle animation dans l'unique taverne), Batchelor ne parait pas être une mégalopode très dangereuse...

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L’affreuse reproduction d’un château de bohême comme témoignage de la présence hongroise dans le passé :

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Nous quittons le parc reprenons la route principale, allons voir si Kingsley est là, au 25 Paper back street de la ville de Humpty doo, et ça,  ce sera le sujet d’une autre histoire !!